1 / L'Athénée Théâtre Louis-Jouvet ~Un cadre baroque et intimiste~

Tout prêt de l'Opéra Garnier à Paris, nous trouvons l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet. C'est ici que se déroule le concert d'ARAI Akino, monument de la J-music depuis plus de 15 ans. La quasi totalité des billets ont été vendus (de 37 à 60 euros selon la place [corbeille, carré or, étages…]) et la queue devant le théâtre était plutôt impressionnante.
Le prix s'explique d'une part du déplacement des trois musiciens d'Akino, ainsi que la mise en place du décor et d'un écran géant diffusant des animations tout le long du concert. Avec plus d'une heure de retard, le théâtre nous ouvre ses portes, l'équipe de Paris Visual Prod. est présente et nous accueille, sans aucun débordement ou mouvement de foule violent qui pourrais présager une entrée bovine. Chacun se voit guidé selon la place choisie, pour notre part, rez- de-chaussée à gauche le "carré or" (les quatre rangs devant la scène).
Une fois la salle remplie, il est temps d'admirer le cadre, une scène plutôt petite pouvant laisser présager un concert acoustique et intimiste. Les plafonds sont hauts et décorés, tout est magnifique, que de dorures, de fioritures et de décorations baroques des plus prestigieuses.
La scène est discrètement décorée, beaucoup de matériel électronique, des synthétiseurs, guitares, un ordinateur,… mais le tout avec une frise murale florale ^^.
On aurait dit qu'Akino avait voulu recréer sur la scène une petite chambre intime dans laquelle elle nous propose son concert (un peu comme sur son site officiel "Viridian House".
Après quelques réglages par deux des musiciens d'Akino, la lumière tombe, le silence se fait, la magie commence. Embarquons à destination du monde d'Arai Akino durant près de deux heures.

2 / Arai Akino European Tour 2006 ~Embarquement, bienvenue dans le monde d'Akino~

Sur scène, Akino apparaît avec une coupe de cheveux assez courte (carrée) mais avec quelques mèches longues ça et là. Sa tenue est assez intéressante, sous sa veste qui supportait une fleur en tulle assez grosse, une belle robe verte amande comprenant un éventail de trois ou quatre jupons en dentelle. Les musiciens avait une allure tout aussi distinctive, plutôt rock pour Hisaaki Hogari, plutôt trendy pour les autres.

Introduction, "Zincite trance" (M1), mélange expérimental de bruits répétitifs électroniques, de bruits radio et la voix d'Akino. Le ton monte, Akino apparaît à l'écran, à la Ghost in the shell (sorte de définition-composition du corps d'Akino Arai en image de synthèse), nous sommes tous subjugués. En effet, nous nous rendons compte que nous n'allons pas assister à un live acoustique mais à une invitation électro-rock-experimentale en orbite dans le monde d'Akino.
Akino arrive, explosion d'applaudissements, l'ambiance côté public est sulfureuse, Akino est étonnée et paraît un peu intimidée.
Le concert commence avec "New world" (M2), fidèle à la version originale avec des animations 3D en fond, suivie de "Kirei na kanjou" (M3) très bien reprise, bien plus douce. La guitare adoucie cette version un peu plus lente, et l'orgue (au synthé) en fin de chanson sublime le morceau.
C'est reparti avec "Vanilla" (M4), dans une version plus saccadée et expérimentale que l'originale, suivie de l'excellent "TranceTransistorTable Radio" (M5), fidèle à cette version, très bonne, dans l'ambiance électronique de Kouseki Radio.
Maintenant "Little wing" (M6), comme l'originale, très légère, aérienne, comme une comptine qu'Akino nous chanterait. À noter l'animation sur l'écran très sympathique dans un style enfantin mais technique (réalisation).
Un moment inoubliable "Air Plane" (M7), le guitariste Hogari Hisaaki a réussi à décrocher de sa guitare des sons digne d'un avion au décollage comme je n'avais jamais entendu. Je suis d'ailleurs sûr que les tympans du carré or s'en souviennent. Un moment unique, magique, féerique qui nous met en totale immersion dans l'univers de la chanson.
Après avoir enlevé sa veste (Akino avais chaud), Akino nous interprète "Pool" (M8), quasi identique à l'original, une chanson très suave, sensuelle et aérienne, Akino pourrait comparer son brin de voix au vent.
Un petit interlude musical, "Cosmo Incognita", Akino s'éclipse. Elle nous revient pour "N.Y." (M9), petite chanson courte toute mignonne (où elle chante en duo avec son double dans l'écran) puis pour deux chansons de "Sora no Mori" mais revues et corrigées.
On commence avec "Kaze to tori to sora ~Reincarnation~" (M10), le plus étonnant était de reconnaître cette chanson que j'ai dû écouter des milliers de fois dans sa version originale. Ici, nous la retrouvons pour une version electro-expérimentale mais très épurée. Un mélange très surprenant au départ mais très appréciable au final.
Une version plus speed pour "Kooru suna" (M12), je n'aurais jamais cru pouvoir entendre cette chanson car elle est assez vieille, pourtant si et réajustée à la manière d'Akino.
Nous passons ensuite à "Kouseki radio" (M13), version encore plus intéressante que l'originale, bien plus entraînante, plus accessible aussi peut-être, un bon réarrangement. Après nous avoir demandé si l'on passait un bon moment (elle aussi :)), Akino nous interprète son dernier single "Natsukashii umi" (M14) que je n'avais pas trop apprécié (je lui préférais les pistes n°2 et 3 : "Nijiro no wakusei" et "Airplane"). Mais cette version est bien plus douce, moins de beat façon techno, une version plus accentuée sur la voix et la guitare, ce n'est pas un mal. Bien meilleure que l'originale donc.
Après avoir rejoint son piano, Akino nous parle de la prochaine chanson "Nijiro no wakusei" (M15) magnifique, identique à l'original tout comme l'animation identique à la version DVD. Le public se croirait retourné en enfance, une vraie berceuse, mais le meilleur est à venir…
Akino nous remercie (cela sens la fin de concert ^^) et annonce la prochaine chanson qui va faire fureur : "Voices" (M16). Identique à la version de 1995, à savoir : a capella avec pour seul allié le clavier.
Tout le public se tait et est émerveillé, envoûté, charmé… À la fin de la chanson, le public se lève, hurle, frappe dans les mains, et ce durant plus de cinq minutes. Une ovation digne d'Akino, elle n'en revient pas et nous dit "Minna no hou ga sugoi desu" et nous lui faisons comprendre la réciproque par notre joie. La fin du concert, ils quittent la scène.
Mais ce n'est que de courte durée, attirée par les applaudissements Akino et ses musiciens reviennent pour nous interpréter une chanson en français et nous l'annonce en français (grâce à son petit calepin de note qu'elle ne quitte pas depuis le début) : "Rêve" (EN1).
Le public rythme la chanson en tapant dans ses mains au rythme de l'orgue et de la guitare, Akino est vraiment charmante quand elle parle français. Akino repart mais reviens encore ^^. Cette fois, seule pour nous interpréter un des ses premiers succès des années 80, "Utsukushii hoshi" (EN2) au piano. Tout comme pour "Voices", le public est époustouflé et ne pipe pas un mot, se laissant bercer par la voix maternelle de la belle Akino.
Enfin un dernier rappel, elle revient en remerciant ses musiciens et le public, mais reste seule avec son calepin pour nous interpréter une chanson qu'un ami japonais a traduit en français pour l'occasion. Il s'agit de "Little Edie" a capella, sans clavier, la chanson est courte, mais l'intention d'Akino à chanter en français touche tout le public. Le concert se clôt et toute la salle applaudit chaudement Akino pour se concert exceptionnel. Akino nous renvoit le compliment pour notre présence aussi importante. C'est la fin d'un beau voyage ^^.

3 / Conclusion / Bilan ~Vous pouvez redescendre sur Terre~

Ce concert, très différent de celui de Kokia (normal, elles n'ont rien à voir même si elles ont collaboré avec les mêmes artistes et que les organisateurs des concerts sont les mêmes), était tout bonnement magnifique.
Je le compare volontier à une invitation d'Akino dans sa chambre pour un voyage onirique, dans son monde, à mille lieux de notre vie et de la Terre.
Seul petit reproche : parfois la musique couvrait un peu trop la voix d'Akino ou encore que la guitare sur "Air Plane" simulant un avion pouvait exploser légèrement les tympans du carré or côté enceinte.
Ceci dit, ce n'est qu'une petite critique comparé à l'immense joie et au souvenir indélébile pour chaque personne du public, que nous a provoqué ce concert.
Si ce serait à refaire, je le ferais pour une simple et bonne raison, c'est qu'Akino compose au fil de ses humeurs et de ses sentiments. Du coup chaque prestation peut ne pas ressembler aux autres dans leur style.
D'ailleurs Akino en a parlé durant la conférence de presse, en ce moment elle est dans une période rock-electro d'où le ton de ce concert. Autant dire que ce même concert dans un an sera très différent, c'est là tout le talent d'Akino Arai.
Aussi n'oublions pas qu'elle a signée les débuts de la musique japonaise en France via ses génériques d'animes et perdure depuis plus de quinze ans. Beaucoup d'entre vous ont au moins entendu une chanson d'elle, c'est certain. D'ailleurs, si je me souviens bien si ma passion de la j-music dure depuis 13 ou 14 ans, c'est que j'étais tombé sous le charme des chansons de la saga "Lodoss" et plus tard de "Macross Plus" chantées par Akino ARAI.
Peut-être trouverez-vous un certain fanatisme dans ma transcription de ce concert ou du point de vu que j'ai sur cette artiste japonaise, mais ne l'oublions pas l'animation lui dois beaucoup et ses oeuvres personnelles le sont vraiment, à l'instar des oeuvres de la plupart des artistes japonais modernes, plutôt sans saveur.
Conclusion, à écouter, réécouter, et ce sans modération.

Tracklist du concert :

M1. Zincite Trance [KOUSEKI RADIO]
M2. New world [EDEN]
M3. Kirei na Kanjou [RGB COLLECTION]
M4. Vanilla [EDEN]
M5. TranceTransistorTable Radio
M6. Little Wing [RGB COLLECTION]
M7. Air Plane [SINGLE NATSUKUSHII UMI]
M8. Pool [EDEN]
M9. N.Y.
M10. Kaze to tori to sora ~Reincarnation~ [SORA NO MORI]
M11. Cosmo Incognita
M12. Kooru suna [SORA NO MORI]
M13. Kouseki radio [KOUSEKI RADIO]
M14. Natsukushii umi [SORA NO UTA]
M15. Nijiro no wakusei [EDEN]
M16. Voices [SORA NO MORI]
Encore :
EN1. Rêve [FURU PLATINUM]
EN2. Utsukushii hoshi [SORA NO UTA]
Bonus. Little Edie [SORA NO NIWA]