Eh bien, KOKIA n'a pas chômé cette année, ça fait tout juste un an que la chanteuse nous avait pondu l'excellent "The Voice", suivi par "Fairy Dance" et "Christmas Gift". Je dois dire que j'ai eu un peu peur que ce petit dernier, "Balance", un double-CD qui plus est, soit un prématuré dont la qualité aurait été sacrifiée à la productivité. On remarque que la chanteuse souhaite faire un petit tournant dans sa carrière en affichant son propre nom, sans délaisser son pseudonyme pour autant en appellant ses albums "Kokia infinity Akiko" et "Akiko Infinity Kokia". Passons aux choses sérieuses !
"Hana utage (La fête des fleurs)" commence en douceur. On y reconnaît notre KOKIA préférée dans un univers musical débutant dans une ambiance de forêt (vu le titre, c'est bien choisi) au piano, un peu de violoncelle et divers effets discrets mais toujours efficaces. Les couplets sont chantants, la mélodie nous emporte, la magie fait son effet. Le refrain ne fait pas de rupture, on préserve la cohésion et l'harmonie des "fleurs". KOKIA y monte un cran dans l'intensité niveau instrumentation. On entend aussi des voix en fond qui agrémentent le tout de leur belles vocalises. La "fête" se termine doucement, au piano. Une bonne chanson pour débuter l'album et pour s'immerger dans l'univers musical.
"Usumomo-iro no kisetsu" (n°2) commence directement sur la mélodie à… l'accordéon numérique. Bref, au synthétiseur quoi… C'est un peu plus rythmé que la précédente au départ. La mélodie est sympathique, un tantinet enfantine, mais c'est ça qui fait son charme. KOKIA commence à chanter accompagnée de la guitare, les percussions et un petit truc au synthé. C'est simple, sans prétention. Sans être exceptionnel, c'est très joli. Le refrain, "I miss you" est mignon comme tout. Puis, deux minutes avant la fin, la chanson prend une autre tournure ; une voix doublée, plus de complexité et un changement d'intensité rendent ce petit intermède très intéressant. Une chanson sympathique.
"+sing" (n°3) m'a fait peur au début. Les 30 premières secondes semblent nunuches, plates, molles et aussi mielleuses que possible. Puis, on se rend compte que c'est un effet voulu. Après les mignons "1, 2, 3, 4" que la chanteuse chuchote, la chanson devient vraiment chouette. Aux couplets, la guitare accompagne la voix ainsi qu'un léger rythme. Le refrain est beau dans sa simplicité, plus intense avec des effets de voix doublée, d'autres voix qui accompagnent la musique. La chanson est simple, joyeuse, KOKIA chante merveilleusement bien. Le tout se termine sur un dernier accord de guitare bien placé. C'est une très bonne chanson, j'ai vraiment eu du plaisir à l'écouter.
Voici "Douke" (n°4). J'attendais beaucoup de cette chanson, je l'ai vu sur plusieurs sites qui faisaient la promotion de l'album avant sa sortie. La considérant comme le titre phare de l'album, je me suis dit qu'elle devait être d'un haut niveau. C'est peut-être pour ça qu'elle m'a autant déçu… Reprenons. Ça commence assez bien, à la guitare et percussions, du piano, puis un peu plus d'instrumentation. C'est pas la mélodie la plus belle que j'ai entendu mais faut voir… Attendons les paroles. Accompagnée du riff du début, KOKIA y chante dans les mineurs. Ah, c'est le refrain, bon… C'est là que ça m'a le plus déçu, la guitare n'est pas particulièrement entraînante, les percussions créent un rythme qu'elles sont seules à suivre en essayant de donner de l'énergie, seul le piano relève un peu le niveau. Et puis ce violoncelle, à l'intermède, que vient-il faire là ?! C'était déjà bien assez désordonné avant sa venue… Bref. Sans être moche, le tout donne une impression de désordre et d'inharmonie. Ça ne m'a pas emporté plus loin que mon canapé. Les partisans diront que je n'ai simplement pas "compris" ce que la chanson devait exprimer, mais à mon sens, la chanson n'est pas grand chose de plus que son titre (douke = bouffonnerie).
"Usagi" (n°5) ne pouvait qu'être mieux que la précédente. Elle commence avec des effets electro. Puis KOKIA chante par-dessus ces effets et une guitare folle. C'est assez original. Les couplets n'ont pas une "jolie mélodie" mais sont assez intrigants et se laissent écouter. KOKIA nous offre un peu de son potentiel vocal au refrain. Celui-ci, tout aussi étrange, est beau dans son originalité. Il est plus intense et apporte des effets de voix et d'instrumentation vraiment intéressants. La chanson se termine sur un dernier refrain, sur un accord à l'accordéon.
"Yoake~rebirth" (n°6) est là pour nous remettre de l'alien qu'est "Usagi". Elle commence très doucement, sur un fond d'ambiance musical doux, avec un discret rythme électronique. KOKIA commence à chanter. C'est beau ! Les couplets ont une mélodie lente, emportante et sont assez épurés. Cette chanson peut être apparentée à un slow, on ne peut s'empêcher de balancer la tête à gauche, à droite en écoutant cette chanson. Le refrain est percutant. Non qu'il soit violent, il est tout simplement magnifique. KOKIA monte dans les notes et l'intensité, l'instrumentation suit dans une magnifique harmonie. Très belle chanson.
On passe aux choses sérieuses avec "Gematria" (n°7). En effet, avant même de commencer à écouter l'album, je savais que cette chanson me réserverait des surprises. C'est sans doute la chanson la plus originale, la plus aboutie et ma préférée. Commençons. KOKIA débute directement a cappella avec un effet de voix double. C'est doux, rapide et énergique à la fois. Il ne s'agit en fait, non pas d'une phrase, mais d'un seul mot qui prend 6 lignes à écrire (ce qui m'a surpris en regardant le livret de l'album) et qui n'est pas en japonais. C'est un mot joyeux, chantant, très long, laborieux et difficile à prononcer. KOKIA le répète durant toute la chanson, formant ainsi une enveloppante mélopée par-dessus laquelle la chanteuse va interpréter un chant dévoilant à nouveau son immense potentiel vocal. Reprenons. La voix fait place à l'instrumentation à la guitare et avec des percussions et instruments qui ne sont pas sans rappeler "Hana" de Trip Trip. C'est sur ce fond musical très particulier et ces rythmes arabisants que le mot est répété, sans cesse. Le piano et le violoncelle accompagnent et enveloppent bien la vive voix de KOKIA qui ne cesse d'amplifier la sensation de puissance de cette invocation à la joie. Les couplets sont magnifiques, KOKIA chante magnifiquement bien par-dessus la litanie sans trop la couvrir. Ce chant que la chanteuse pousse dans les hautes sphères de la musique nous ravit, démontrant une fois de plus son incroyable potentiel vocal, sans réelles paroles, est tout simplement magnifique. Cela forme un tout, une symphonie, un équilibre parfait. Après un intermède durant lequel toutes les voix se taisent, la prière reprend, l'atmosphère est étrange et envoûtante. La chanson, après une descente dans l'intensité et un éclaircissement de l'instrumentation, se termine sur l'ultime final de cette oraison divine. Le silence arrive d'un coup, le monde s'était tu, comme figé, craignant d'offenser cette fragile et parfaite harmonie, pendu aux lèvres de KOKIA nous ravissant de son chant, pendant un instant, une éternité. C'est la chanson qui m'a le plus ému de l'album, d'une originalité magique et d'un aboutissement parfait.
Vient "Hoshikuzu no vocalise" (n°8). La chanson commence sur un bruit de mer et sur de la harpe. Puis KOKIA y chante façon opéra, accompagnée de la harpe, d'un piano, de faibles percussion et, plus tard, de violoncelles. La chanson ne comporte aucune parole. Comme l'exprime son titre, il ne s'agit que de vocalises de la chanteuse. Sur un fond de genre classique, le tout ressort très bien. La chanson est calme et sympathique. N'étant pas un grand fan d'opéra, je trouve que cela s'éloigne un petit peu trop de l'univers auquel KOKIA nous a habitués, mais ça reste beau à écouter.
"Life goes on" (n°9) commence sur une mélodie au piano. Entièrement en anglais, c'est une chanson douce et calme. KOKIA chante toujours parfaitement bien, accompagnée exclusivement du piano. Les couplets sont beaux, c'est presque une consolation de la chanteuse. Le refrain décolle un peu, la chanteuse y chante plus haut et plus intensément. On remarque qu'un orgue électronique fait son apparition en fond pour accompagner le piano. C'est une chanson relativement courte ou bien elle passe simplement très vite à l'écoute. Si vous comprenez un peu l'anglais, écoutez cette chanson après un chagrin d'amour, ça réconforte.
"Senka no hana" (n°10) est un peu dans le même style que la précédente. Elle est, dans un sens, assez réconfortante. KOKIA commence directement à chanter, sans introduction accompagnée du piano. La mélodie est belle et emportante (même plus que "Life goes on"). Sa voix est pure et nous emmène une fois de plus dans un univers tout doux, de velours, qui nous enveloppe, nous console et nous soigne. Le refrain est encore plus beau que les couplets. Notre chanteuse y chante plus haut et plus intensément, toujours dans le même esprit de douceur et réconfort. La chanson se termine tout en douceur, nous déposant lentement, doucement. Une chanson très belle, un tantinet mélancolique. Très réussie.
"Kono mune no kurushimi ga itai hodo ni ikite" (n°11) continue sans créer de rupture, à la guitare et au piano principalement (quoiqu'on remarque à nouveau l'orgue électronique de tout à l'heure). Les couplets sont beaux calmes et, tout d'un coup, le refrain arrive, la batterie donne du rythme et l'énergie afflue. C'est une transition à laquelle je ne m'attendais vraiment pas et la chanson se transforme en quelque chose de joyeux et énergique. C'est un effet très réussi. L'interlude musical est original, mélangeant tous les instruments et dévoile aussi des saxophone (je crois) qui mettent une tonalité un petit peu jazzy dans tout ça. La chanson se termine sur un couplet, doucement donc. Très bon titre aussi.
Voilà "Infinity", la dernière piste (déjà ?!!) et aussi la plus longue (plus de 7 minutes). Elle commence sur le piano qui joue une mélodie lente, douce. Puis, il se tait et KOKIA commence à chanter accompagnée de violons, violoncelles et altos. C'est une mélodie très belle qui me rappelle une autre chanson d'un autre album. C'est très beau, épuré. La chanteuse monte dans les aigus. Les couplets sont vraiment magnifiques, très personnels, KOKIA n'hésite pas à chanter en chœur avec elle-même dans les parties les plus intenses. Le refrain n'est pas vraiment chanté, c'est une sorte de partie musicale dont l'instrumentation diffère des couplets, plus rythmée et plus légère, pendant laquelle plusieurs voix chantent et font des vocalises. Vers la fin, les rythmes et l'empreinte instrumentale du refrain prennent place sur les couplets. Le mélange est magnifique et emportant. C'est une chanson positive et musicalement très aboutie, elle est vraiment magnifique ! Elle se termine sur un fade out, marquant la continuité de la vie de la chanson, même si on ne peut plus l'entendre.
Voilà… C'est fini. Pour conclure, Je pense qu'on peut aisément dire que c'est un très bon album, dans la lignée de "The Voice". J'avais un peu peur que la vitesse de production de cet album en fasse quelque chose de bâclé (on a toujours le goût amer de "Uta ga chikara") mais finalement, c'est très bien fait. À part un petit point noir, il y a tout pour en faire un titre de référence. Mention spéciale faite à "Gematria" (n°7) qui m'a vraiment impressionné. Il ne reste plus qu'à dire merci KOKIA ! Continue comme ça !