"Hana
Bi" est la première et la dernière mélodie de
cet album, prenant de plus le rôle du thème du film. Commençant
par un violon calme et triste accompagné ensuite par d'autres cordes, ce
morceau se veut très lent et très mélancolique. D'une beauté
exemplaire, cette piste reste parmi les plus marquantes du film, soulignant parfaitement
le point de vue émotionnel du film de Takeshi Kitano,
à mi-chemin entre tristesse et gaieté latente.
Mais c'est la
seconde piste, "Angel", qui représente
sûrement la plus belle et plus poignante composition du film, dont j'attire
votre attention, puisque c'est elle également qui clôt la narration.
Commençant par un tempo très lent joué aux violons, "Angel"
finira littéralement par s'envoler dans un lyrisme d'une rare intensité
au bout de 1 minute 40. Principalement interprété à la guitare,
au violon et avec quelques percussions donnant un rythme régulier, "Angel"
semble être la mélodie la plus expressive d'Hana-Bi.
On continue
avec la piste trois, "Sea of Blue",
restant dans la lignée de l'album, c'est-à-dire très mélancolique.
Le piano ouvre cette piste accompagné par une guitare timide, rattrapé
ensuite par des violons, une flûte et un harmonica. Très calme et
reposante, "Sea of Blue" évoque
évidemment la mer, omniprésente dans Hana-Bi, et représentant
peut-être pour Kitano un endroit où tout
les souvenirs se perdent et se confondent, ne laissant de place que pour le moment
présent. "… And Alone", en
piste 4, garde un peu près la même configuration que la précédente
piste : guitare, violon et piano, auquel viendront s'ajouter tardivement des percussions
régulières soulignant l'envolée orchestrale intervenant après
1 minute 30 d'accalmie, illustrant ainsi la solitude et l'impuissance que ressent
le personnage d'Horibe (Ren Osugi) dans le film, abandonné par sa femme
et sa fille après avoir été paralysé des deux jambes.
Avec "Ever Love", Joe
Hisaishi ne surprend toujours pas son auditoire en proposant une fois de
plus une piste calme, interprétée au piano, au violon et à
la flûte. D'un lyrisme et d'une beauté à la hauteur de la
compétence du compositeur, "Ever Love"
reste néanmoins assez simple.
"Painters",
piste 6, se démarque nettement de la première partie de l'album,
par son début joué par des violons donnant un rythme inattendu et
régulier, accompagné par un piano remplissant la même fonction,
mais d'un ton différent. Cette piste, se calmant par la suite en laissant
les cordes et le piano dialoguer paisiblement, illustre à merveille les
touches divisionnistes d'Horibe, trouvant repos et réconfort grâce
à un kit de peinture luxueux que son meilleur ami Nishi (Beat Takeshi)
lui offra.
"Smile and Smile"
est la plus mélancolique des compositions de Hana-Bi. Une guitare donne
le ton et une clarinette se met à jouer solennellement le thème.
C'est au terme de la première minute que les violons prendront un air nerveux,
accompagnant l'apparition du piano et de l'harmonica. La parfaite coordination
entre les divers instruments est ici fabuleuse, mais bien trop court !
"Heaven's
Gate" débute aux violons et seront accompagnés ensuite
par d'autres cordes, mais pincées, dans une composition aux airs très
asiatiques. La mélancolie des violons reprendra ensuite laissant place
par la suite à des flûtes toujours plus mélancoliques. Une
piste très simple, certes, mais dont l'émotion est plus que présente.
Cette piste se clôtura sur quelques violons.
En piste 9, c'est le thème
du film qu'on peut entendre, mais orchestré légèrement
différemment que celui de la piste 1. "Tenderness"
n'en perd heureusement pas son intensité émotionnel et reste décidemment
l'une des meilleures compositions de l'album.
La dixième piste est
celle qui clôture la narration du film. C'est avec un sentiment d'inquiétude
et de préoccupation, vraisemblablement ressenti par Nishi, que débute
"Thank you… for Everything". Violons
et flûtes s'entremêlent et laissent finalement passer un brin de mélancolie,
pour ensuite faire place à la terrifiante piste 2, "Angel",
dont l'envolée orchestrale est tout simplement fabuleuse. C'est au bout
de 3 minutes 40 que la mélodie d'Angel intervient. Cette mélodie
évoque parfaitement la fin du film… Je vous fais grâce de vous révéler
se dont il se passe lors de cette fin, mais le diptyque fabuleux "violons
/ silence" résume parfaitement l'état des choses, et lors de
la seconde et dernière envolée lyrique d'Angel, au sein de cette
piste "Thank you… for Everything",
c'est dans un double tonnerre fracassant qu'on se dit que Kitano est un grand cinéaste, et que HISAISHI Joe en
est l'illustrateur musical ultime !
Finalement, Hana-Bi se révèle être un album clé dans la discographie de HISAISHI Joe : un album à se procurer sans attendre, tant sa beauté, son inventivité et sa composition générale sont splendides !