Tout d’abord, comment faire mieux que "I am" me direz-vous ? Bien que "Rainbow" et "Memorial Address" l’aient tenté, ce ne fut pas la même chose. Sans pour autant dénigrer ces albums qui étaient ma foie très bons, même si le dernier était un mini-album à but commercial plus qu’artistique. Je vous avoue donc avoir été sceptique quand au contenu de ce nouvel album, tout d’abord par la mauvaise surprise que furent les derniers singles, à part "Game", et aussi en voyant les covers de "My Story" (il faut se rendre à l’évidence, l’idole n’est pas vraiment mise à son avantage avec un rouge à lèvre rose flash et des couleurs comme le vert et le rose ne vont pas vraiment avec son teint, mais c’est un autre débat). Mais j’ai été agréablement surprise par la tracklist, comprenant 4 singles de la chanteuse, 3 chansons utilisées pour quelques pubs et 10 autres inédites.
On commence par une intro ! Chose récurrente chez Ayumi,
pour notre plus grand bonheur, les instrumentaux sont toujours une
réussite. « Catcher
In The Light » donne d’emblée la note rock de
l’album, avec un rythme prenant mais pendant seulement 30 secondes
! Car là, on passe brusquement à quelque chose de plus
calme, chantée en « lalala » par Ayu,
avec en fond une jolie musique planante, place aux paroles, aux arrangements
par ordinateur, puis retour du thème rock, doublée par
la mélodie calme : résultat obtenu ! Cette première
piste est un régal de 3 minutes comme on aimerait en entendre
plus souvent.
On enchaîne avec « About
you », entendue dans un CM de Morinaga (les chocolats).
Elle est clairement orientée rock, avec guitare, batterie,
basse, manque la voix rauque. Mais au final, c’est plutôt bon.
Le refrain possède une énergie et un rythme terrible,
bien que les couplets soient un peu fades, il manque quelque chose.
Le pont, en revanche, est sympa à souhait et introduit à
merveille le refrain, assez explosif par rapport au couplet d’ailleurs.
La troisième piste, c’est « Game » que je trouve parfaitement réussie. On y retrouve
la sauce de l’album "I am" je pense. On commence par quelque
chose de très doux au piano et une jolie voix, pour passer à
quelque chose de violemment électronique, légèrement
rock, et à un couplet avec voix retravaillée et rythme
entraînant. Le refrain est presque moins bon que la partie précédente
(ce qui est chose rare dans les productions d’Ayumi), même si la voix est bonne. Le rythme est sympa et reste très
facilement dans le tête (j’insiste sur le très…). Servi
par un clip très cliché, très esthétique,
et au final très bien, on peut facilement dire que « Game » rentre dans le palmarès
des meilleures chansons de la nippone.
Passons à « My name’s women », là encore chanson de CM (Panasonic) qui est une de
mes pistes préférée de My Story. C’est une chanson
qui, bien que commençant par un son très R'N'B, finit
par tomber sur quelque chose très pop aux couplets loin d’être
mauvais, au pont superbe, et au refrain sympathique. Des voix accompagnants Ayumi sur cette partie, on se
met facilement à les imiter, au risque de paraître ridicule
devant son PC. Quant aux ponts, que j’apprécie tout particulièrement,
ils tombent dans une mélodie calme desservie par une voix
tout à fait charmante qui ne font que mettre en avant cette
chanson qui mélange les styles, et c’est réussi.
La cinquième est un interlude nommé « Wonderland », il marque le changement de style de l’album, rock jusque
là, pour passer à un son plus pop/ballade, le style
de prédilection d’Ayumi.
Adorable, par sa musique qui rappelle celle des cirques ou de manèges,
où l’ont voit défiler danseuses ou petites filles serrant,
on entend en fond des bribes de conversations, des rires enfantins,
c’est mignon. Mais on tombe presque dans l’inquiétant quand
on entend des bruits de pluie, d’orage, des rires gras, graves, des
sons de gare, une musique au violon par derrière, et ça
se finit par un bruit d’éclair.
Là-dessus, on enchaîne par « Liar », qui commence avec une mélodie charmante, qui monte
en intensité, et qui explose avec une guitare électrique
jusqu'à environ 40 secondes, puis on retombe dans le mignon.
Là, Ayumi chante, sur un
couplet tout à fait réussi, comme « Game »
mais dans une autre veine, calme, joli, puis on passe à un
refrain qui choque, presque bâclé, revenant sur la version
rock du début, avec une voix et une mélodie qui auraient
méritées plus de travail. Heureusement, il est court.
Après, c’est un pont que je trouve génial, avec orgue,
violon, guitare, synthé, bref, un bon mix, suppléés
par une voix qui là, retrouve de la constance, en enchaînant
sur un instrumental qui aboutit sur l’affreux refrain. Conclusion,
une chanson avec pour seul point négatif la partie la plus
importante d’une chanson, le refrain.
On se rattrape magnifiquement bien grâce à « Hope
or Pain », qui est une ballade tout ce qui à de
plus banales chez Ayumi, mais
qui malgré ça, ne peut s’empêcher de me charmer.
C’est avant tout une ballade rock, on garde la basse, la guitare,
à un niveau moindre, et on rajoute une très jolie voix
et un synthé, le tout sur une mélodie aussi réussie
au couplet qu’au refrain. Petit plus, après l’instrumental,
on tombe presque sur de l’a cappella le temps de 10 secondes pour enchaîner
sur le refrain, et ça donne un dimension toute autre à
la fin de la chanson.
La huitième piste se nomme « Happy Ending », et musicalement, commence bien, avec
quelque chose de calme, agrémentée par un piano sur
la dixième seconde, sans monter dans l’excès, et on
a la voix. Point négatif, la boîte à rythme qui
vient casser tout le charme mais on finit par l’oublier, et passer
sur un très joli refrain avec guitare sèche, piano,
synthé, avec une mélodie ravissante.
La neuvième, c’est un single, « Moments », qui m’a fait très bonne impression. Débutant
par un « lalala » ayumesque, un piano et des bruits de
cigales, pour enchaîner sur la mélodie du refrain clairement
pop, toujours en « lalala ». Arrive le couplet, sympa,
y’a eu pire, et y’a eu mieux, mais le pont est extra, où Ayumi s’essaye à des tons plus graves que d’habitude. Le refrain
a le mérite d’avoir, comme pour « About you »,
une mélodie ultra simple à retenir, et loin d’être
désagréable. Minute culturelle : cette chanson servit
pour un Cm de maquillage dont je ne me rappelle plus le nom.
La suite, c’est « Walking proud », aussi musique de CM, Panasonic encore une fois, ballade dans
la pure tradition, alors que « Hope or Pain » avait le
mérite d’être un peu plus rock, cette chanson est loin
d’être la composition la plus originale de l’album, mais n’est
pas dénuée de charme, surtout sur le refrain, avec un
« Miageta soraaaa » qui reste facilement dans la tête
cependant, les couplets auraient mérités plus d’attentions.
On enchaîne avec un autre single, le dernier en date, il s’agit
de « Carols », qui
est une ballade de Noël au piano, avec une jolie voix, un clip
vide mais très esthétique encore, le couplet est mignon,
on pourrait presque l’aimer cette petite musique, mais elle est littéralement
gâchée par un refrain beaucoup explosif, pas vraiment
aidé par la voix d’Ayumi,
qui est décidée à vouloir toucher les notes hautes.
Bref, cette chanson m’a déçue.
On retrouve avec joie un nouvel interlude joliment nommé
« Kaleidoscope »,
à coup de synthé et d’arrangements électroniques
on est bercé par une mélodie qui ne se répète
pas, et qui au trois-quarts change de rythme, pour faire presque musique
de film, mais on revient vite au style aérien de début,
ponctué par une fin crescendo, le tout derrière un bruissement
de ville, de vent, de pluie qui est tout à fait agréable.
Vient « Inspire »,
single sorti en même temps que « Game », dont je
vous déconseille la vision du clip sans intérêt
(à part si vous en voyiez un dans le fait de regarder une japonaise
à L.A., dansant de façon plutôt ridicule sur la
plage, avec des ongles affreux, et un immonde rouge à lèvres).
En revanche, musicalement, c’est bien sympa ! Aux influences pop et
r'n'b, le rythme est entraînant, la voix parfaite et la mélodie
bien choisie, qui rentre dans la section facile-à-retenir.
On danserait presque tout seul devant son PC.
Vient « Honey », qui,
dès la première écoute, m’a fait penser à
un générique d’animé. C’est trop le même
genre, avec une voix aiguë, enfantine, nasillarde, et sûrement
voulue par la même occasion, mais ça donne son identité
à la chanson. Mais la mélodie est trop simple, et c’est
flagrant, on dirait un générique. Sympa, mais pas à
fortes doses.
Continuons avec « Replace », dès le début, on se fait attaquer par une voix
pas très au point, sur une mélodie assez primaire, avec
violons, synthé, et batterie, guitare etc, pour retomber dans
du simple niveau couplet, juste qu’il y a un instrument bizarre plutôt
fun en arrière-plan, tendez l’oreille ! Je dirais que cette
chanson n’a pas de réel intérêt.
L’avant-dernière se nomme « Winding
Road », et là encore, on a droit à une
ballade rock, dans la même veine que « Hope and Pain »,
donc sympa. On y entend piano, guitare, synthé et batterie
douce, le tout installe une ambiance décontractée, chose
qui est savamment gardée dans le refrain qui est dans la parfaite
continuité du couplet, et sur l’instrumental qui suit le second
refrain, on passe sur un solo de guitare très bon, avec un
« lalala » d’Ayumi.
En résumé, c’est une chanson vraiment sympa, parmi les
meilleures de l’album, un peu plus rock que « Hope or Pain »,
sans tomber dans l’excès, et c’est ça son meilleur atout.
La dernière enfin s’intitule « Humming
7/4 », et qui fait partie de mes préférées
de la discographie d’Ayumi maintenant
et qui, pour vous donner une idée du genre, rappelle fortement
le groupe Orange Range. Déjà l’intro m’a mise sous le
charme, purement rock, la guitare électrique scande un rythme
excellent et entraînant, on croirait presque des compositions
de groupes de rock occidentaux, vient la voix de la chanteuse, j’ai
eu peur que ça fasse comme sur les compositions précédentes,
un retour au calme, mais pas du tout ! Et c’est là qu’elle
est géniale cette chanson, elle reste dans le rythme, et bien
! Le pont introduit parfaitement le refrain à la mélodie
toute à fait géniale, un brin pop, avec des voix en
accompagnement comme sur « Independent + », et on repart
sur la même sauce rock, avec un solo à la guitare assez
bon avant un reprise du refrain sur le rythme à la basse qui
donne une ambiance terrible à la chanson. Bref ! Une chanson
à écouter en priorité sur l’album !
En conclusion, My Story n’est pas une merveille musicale, même s'il comporte de très bons éléments comme « Hope or Pain », « Game », « About you », « My name’s women », Winding Road », « Humming 7/4 » et les instrumentaux, car hélas il manque cruellement d’originalité, d’audace. En fait, on se serait volontier passé des ballades, trop récurrentes dans le répertoire d’Ayumi, pour plus de plages rock, qui est apparemment un style qui réussit à la chanteuse. À écouter tout de même avant de donner un avis, parce qu’il y a quand même eu un bon travail sur la voix et les chansons rock sont toutes très bonnes. Je qualifierais donc cet album de transitif, en attendant un vrai album rock. Ayumi, si tu nous lis !